Qui sommes-nous ?

 

Nous sommes des militantes féministes algériennes, réunies par la nécessité d’alerter la société et les institutions face aux féminicides dans notre société et leur banalisation.

Nous effectuons un recensement qui consiste en une veille permanente de l’actualité nationale relative aux meurtres et assassinats de femmes et de filles, parce qu’elles sont femmes et filles. Nous tenons également à mettre en avant que ces féminicides ne viennent pas de nulle part, c’est le résultat d’une violence sociale et institutionnelle banalisée voire encouragée et entretenue.

Le recensement que nous réalisons suit plusieurs étapes : détecter le féminicide sur la presse ou les réseaux sociaux, chercher l’entourage de la victime et entrer en contact avec eux, confirmer l’information avec plusieurs personnes de son entourage, minimum 5 personnes, analyser les informations que nous avons, et en dernier lieu, rendre l’information publique. Nous avons ce besoin de contacter son entourage car nous avons constaté que dans la presse il n’y a pas assez de détails que nous jugeons nécessaires pour traiter ce sujet : age, nom de la victime, si la victime était déjà violentée, si elle a déjà essayé de demander le divorce ou de déposer plainte, si elle avait des enfants, sa fonction, entre autres. Nous aspirons ainsi à comprendre et analyser les mécanismes qui mènent aux féminicides.

Nous tenons aussi à mettre en avant que les femmes assassinées ne sont pas que des chiffres, elles avaient des noms et des vies, parfois des enfants. Nous ne voulons pas qu’elles tombent dans l’oubli ni que leur assassinat soit un fait divers, car derrière ce qui est présenté comme un fait divers existe un fait social. Nous voulons avoir plus d’informations sur la condamnation judiciaire des assassins étant donné que certains assassins ont vu leur peine réduite. Nous sommes préoccupées quant au sort des enfants dont les pères ont assassiné les mères, et les conséquences que ça aura sur la famille et l’entourage de la victime. Tant de questions auxquelles nous aspirons à avoir des réponses pour combattre ces violences qui mènent au féminicide. Et cela ne pourra se faire sans l’implication responsable de la société civile, des médias, des services de sécurité, du corps médical et des institutions éducatives et judiciaires.

Le travail que nous effectuons est bénévole et indépendant de tout organisme national ou international.

Nous tenons à préciser que les chiffres présentés ne sont que les chiffres que nous avons pu recenser, le chiffre réel est beaucoup plus élevé.

 

L’équipe de Féminicides Algérie :

Narimene Mouaci Bahi, membre cofondatrice

Wiame Awres, membre cofondatrice

Kenza Khatto, membre

Douha Amrani, membre