Amira Merabet habitait Constantine et avait 34 ans. Le 29 août 2016, alors qu’elle traversait el Khroub, un homme qui l’avait à plusieurs reprises harcelée auparavant, l’aspergea d’essence ce jour-là, et alluma le feu, la brûlant vive dans la rue. Elle décéda le lundi 05 septembre 2016. Des rassemblements ont été organisés en protestation à Constantine, Alger et Oran le 10 septembre 2016, puis à Bejaia une semaine après.
Le tueur, Abdelouahab Herrane prit la fuite et était en caval. Il finit par être capturé et a été condamné à la peine de mort, non appliquée en Algérie.
Déclaration de rassemblement d’hommage à AMIRA MERABET, brulée vive à Constantine et décédée le Lundi 05/09/2016
Samedi 10/09/2016 à 11 H/ Alger, Constantine et Oran
Nous femmes et filles, citoyennes algériennes qui sommes rassemblées aujourd’hui dans le deuil et la douleur et au même moment à Alger, Constantine et Oran, présentons nos plus sincères condoléances à la famille d’AMIRA MERABET, lâchement brulée vive dans la rue à Constantine et décédée le Lundi 05/09/2016.
Nous sommes au plus haut point indignées et meurtries par ce crime odieux qui nous renvoie, une fois de plus, au fait incontestable que la rue et l’espace public algériens ne sont plus des espaces sécurisés pour nous et qu’au contraire , ils sont devenus les lieux de toutes les agressions et de toutes les violences masculines contre les femmes, un véritable enfer pour nous toutes.
Par notre rassemblement, nous condamnons cet acte ainsi que toutes les agressions, les violences et les crimes des hommes contre les femmes et reconnaissons que cette tragédie n’est pas un fait isolé mais qu’elle est nourrie, entre autre, par tout un système social et politique complices qui consacrent les discriminations contre les femmes et leur non-droit à être des citoyennes à part entière au même titre que les hommes.
Par notre rassemblement, nous demandons aux services publics concernés que tous les efforts soient consacrés pour retrouver l’assassin d’Amira Merabet en fuite actuellement, et que ce crime soit puni par la peine maximale prévue dans la loi algérienne. Par la même, nous demandons à ce que l’Etat algérien prenne ses responsabilités dans la sécurité de ses citoyennes et dans l’accompagnement des femmes victimes et de leurs familles.
En remerciant les hommes qui sont mobilisés avec nous, nous réaffirmons que les violences commises par les hommes contre les femmes n’est pas une problématique de femmes, mais qu’elle concerne toute la société et toutes les citoyens.
L’arrêt des violences et des crimes contre les femmes est un impératif de l’Etat de droit.