Aissat Ikram, une jeune femme de 19 ans. Le 14 juin 2019 elle avait été retrouvée souffrante chez elle à Blida par ses parents, avait des bleus sur le corps, des traces de coups et de torture, elle mourra quelques heures après. Elle était enceinte, et maman d’un garçon d’un an.
La maman de Ikram raconte ce féminicide sur une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, elle affirme que Ikram était victime de violences conjugales, avec la complicité de la belle-famille et qu’elle a été assassinée par son mari Fateh B., et demande justice pour sa fille.
Voici ce qu’elle raconte sur la vidéo : Le 14 juin 2019, la mère de Ikram avait reçu un appel de la belle-soeur de Ikram vers 4 heures et demi du matin lui disant d’aller la voir car elle était souffrante. Au matin, très tôt, accompagnée de son mari (le père de Ikram), elle se rend chez sa fille. En arrivant, un peu avant 8 heures du matin, elle trouva sa fille allongée par terre dans le séjour de la maison, à peine consciente, la belle-sœur dit à la mère de Ikram : -« ta fille est possédée, elle a bu de l’eau bénite et c’est ce qui l’a mise dans cet état » -« vous ne l’avez pas emmenée à l’hôpital? Aucun médecin ne l’a vue? » La belle-mère répondit : -« les médecins ne peuvent rien pour elle. Elle est possédée » La belle-famille refusait de l’emmener à l’hopital alors qu’ils possèdent deux voitures. Suite à ça, la mère de Ikram se lève pour habiller sa fille, elle découvre un corps meurtri et rempli de bleus, Ikram s’était même pissée dessus. Elle va dans sa chambre lui chercher des linges de rechange, la chambre était presque vidée, fraîchement lavée à fond, ça sentait fort l’eau de javel, derrière la porte, un manche à balai brisé en deux. Elle prend un pantalon et un haut et l’habille avec l’aide du père car les autres refusaient d’aider, au moment de lui mettre son haut, Ikram reprenait le peu de force qui lui restait » Rani maqnota drabni Fateh (…) rani rayha w nkheli Amine at’hallay fih ». La maman avait remarqué que sa fille avait perdu une dent et ses mâchoires étaient violentées. La mère appelle les secours qui n’arriveront jamais. Elle attend et décide de demander à ses frères de venir l’aider pour transporter Ikram à l’hôpital. Elle rendit l’âme juste avant d’y être. L’hôpital appelle la police pour mort suspecte. On demande à garder le corps pour une autopsie, chose refusée par la belle-famille dont certains membres saccagent la salle où se trouvait le corps de la défunte. L’autopsie dirait que la mort est suspecte, suite à des violences physiques ayant causé une hémorragie cérébrale. Une plainte est déposée contre le mari, la belle-mère et la belle-sœur. Par la suite, pas de nouvelles malgré les allers et venues de la famille de Ikram pour faire suite. Le PV de la police n’arrivera pas au tribunal, le rapport de l’autopsie initial est changé, la médecin légiste avait mis que la défunte était décédée suite à un cancer généralisé (leucémie) alors qu’elle n’avait jamais eu de soucis avant, venait d’accoucher et allaitait tout en étant enceinte de 8 semaines environ. Pour finir, le dossier a été clos ! Personne n’est accusé, personne n’est jugé et personne n’est condamné. La maman veut rendre justice à sa fille. La famille de Ikram en plus de souffrir de l’assassinat de leur fille, souffrent également du fait que les coupables soient en liberté. La maman de Ikram lance un cri d’alerte qui nous concerne toutes et tous en tant que citoyennes et citoyens, en tant que société civile nous devons nous unir pour soutenir la famille Aissat dans leur combat pour rendre justice à Ikram et pour ne plus tolérer des pratiques aussi inhumaines.
Un communiqué a été publié par la Cour d’appel de Blida, déclarant que la mère de Ikram Aissat est naturelle. Mais la famille Aissat veut rouvrir l’enquête.